Sorti des usines en 1990,
l'Amstrad 6128 Plus est une vraie merveille. Il
paraissait de ce fait logique de vous offrir un
test de cette somptueuse machine, qui de plus est
un vrai monstre de puissance, même si déjà
techniquement dépassé à sa
sortie. Certains me diront : "les Amiga et les Atari
étaient dix fois mieux à cette époque".
Ce à quoi je répondrais : "Certes,
et alors ?", cela devrait-il enlever toute la magie
dont est entourée cette machine ? Et de toutes
facons, sur les CPC, il y avait Barbarian, et là
tout le monde fait une minute de silence, en signe
d'humilité (et pas d'humiliation).
Petit historique : (vous
vous coucherez moins bêtes ce soir :)
La gamme des CPC fut lancée en 1984, par
Amstrad, société dirigée de
main de maître par Alan Sugar (qui aujourd'hui
ne
se souvient même plus du vrai nom du CPC...).
Petit détail marrant, CPC signifie Color
Personal Computer, mais on n'a pas oublié
les écrans verts monochromes dont pouvaient
être dotés certains CPC :)
Le CPC 464 rencontra un
vrai succès, mais qui fut sans commune mesure
avec la folie déclenchée par les 6128,
sans doute due à ces performances ludiques,
mais aussi à son prix attractif (environ
4000F, soit moins de la moitié d'un PC à
l'époque). Contrairement à ce que
beaucoup croient, les ventes de CPC première
génération ne seront pas du tout affaiblies
par la sortie des ordinateurs 16 bits comme l'Atari
ST ou l'Amiga 500. Amstrad réussira même
à augmenter ses ventes en proposant des périphériques
divers comme un Tuner TV.
L'arrivée du 6128 Plus allait-elle enfoncer
le clou ?...
ASPECT
GENERAL
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Le 6128 Plus est donc le
digne successeur du 6128, sorti six
ans auparavant par la marque aux
crocodiles (vous vous souvenez, le
prof et le barbare !). Il se
présente sous la forme d'un
clavier beige, beaucoup moins cheap
que le 6128, intégrant un
lecteur de disquettes sur le
côté droit, et un port
cartouche sur le gauche. Le clavier
est très agréable, et
mécanique. Non, ne riez pas, je
précise mécanique, car
quand on a tapé 5 minutes sur
un Thomson TO7-70 à clavier en
caoutchouc, on comprend très
vite pourquoi je m'enflamme !
On remarquera deux prises
joysticks (les mêmes que sur les Sega Master
System, si ca vous dit quelque chose), plus une prise
joystick analogique !!! Alors là je dis chapeau
bas, il s'agit de la mème prise que sur n'importe
quelle Sound Blaster (carte son PC qui intégrait
une prise joystick avant la naissance de l'USB) !
A l'arrière de la bête, une multitude
de connecteurs, dont une prise d'alimentation et une
prise vidéo, toutes deux branchées sur
l'écran dédié à cette
machine, ainsi qu'un port parallèle (hé
oui !) et autre prise magnétophone. L'écran
a perdu sa poignée de transport : dommage,
c'était quand mème bien pratique. Il
s'agit du GT-65 (monochrome vert) ou du CTM-644 (couleur).
Il est a noter que pour des raisons historiques (les
Amstrad sont dérivés des ordinateurs
Sinclair, mais c'est une autre histoire...), les Amstrad
CPC 6128 sont dotés d'un lecteur de disquettes
trois pouces, et non trois pouces et demi, et que
ces disquettes étaient hors de prix à
l'époque (entre 20 et 30F pièce !).
Comparé au CPC 464, le 6128 était la
machine des rois (ou des bourges, au choix !).
A
noter qu'il existe une version cassette du 6128 Plus,
logiquement appelée 464 Plus, mais qu'en 1990,
si on ne voulait pas se faire ridiculiser par tous
ses potes, on pouvait éviter les cassettes
(cette version est donc nettement plus rare).
CARACTERISTIQUES
TECHNIQUES
Les caractéristiques
techniques du 6128 Plus ont
évolué depuis le 6128.
Système :
Le 6128 Plus est doté du mème processeur
que tous les CPC, à savoir le Z80A, Z comme
Zylog, cadencé à 4Mhz. Le Z80 est en
fait le fiston un peu plus intelligent que son papa,
le 8080 d'Intel.
Il est doté, comme son petit frère le
6128, de 128Ko de RAM au total (64Ko de mémoire
principale, qu'on retrouve sur les 464, et 64Ko de
mémoire étendue).
Le contrôleur IO et le chip graphique du CPC
ont été remplacés par une seule
puce : l'Asic. Les mémoires passent également
d'un temps d'accès de 150 nanosecondes à
120, ce qui ne vous parle peut-être pas, mais
à l'époque, les processeurs étaient
plus rapides que la mémoire !
Contrairement au 6128, le 6128 Plus n'a pas de Basic
en ROM interne. Ce dernier est stocké sur cartouche,
dont je parle plus loin. Les systèmes d'exploitation
supportés sont AMSDOS, ou CPM 2.2 / CPM+.
Partie sonore :
Doté du même processeur sonore que l'Atari
ST (ah là, on fait moins les malins hein ?),
l'AY 3-8912 de Yamaha doté de l'extension "
/P " indiquant une gestion de filtres supplémentaires,
le 6128 peut produire un son trois voies sur 8 octaves,
en stéréo. Il est également doté
d'un générateur de bruit blanc (franchement,
de bruit tout court en fait).
Le 6128 Plus apporte un circuit son légèrement
amélioré, qui en devient meilleur que
celui des Atari STF (ok... les Atari STE étaient
encore meilleurs...). Une innovation : le moniteur
est doté de haut-parleurs stéréo
de très bonne qualité. Les effets sont
impressionnants, et rien n'empêche de raccorder
le CPC à un ampli, via le jack 3.5mm de la
sortie Audio.
Partie graphique :
Nous arrivons ici aux principales
évolutions du CPC Plus.
Laissez moi tout d'abord vous
expliquez que le CPC 6128 premier du
nom disposait de trois modes
graphiques : 160x200 en 16 couleurs,
320x200 en 4 couleurs, et 640x200 en
monochrome. Seulement voilà,
ces couleurs devaient être
choisies parmi 27 de base ! Pourquoi
27 me direz-vous ? Et bien on pouvait
attribuer 3 niveaux à chacune
des teintes RVB (Rouge Vert Bleu, RGB
en anglais), ce qui nous faisait 3X3X3
couleurs, donc 27.
Ces 3 modes sont toujours de mise sur
le 6128 Plus, à cela
près qu'en 160X200, ce ne sont
plus 16, mais 32 couleurs qui sont
affichables simultanément !!! Et la cerise sur le
gâteau : les 27 couleurs de la palette de base
qui bridaient tellement les graphistes
se transforment comme par
magie en 4096 couleurs ! Le 6128 Plus
était donc capable d'afficher
en 160X200, en 32 couleurs parmi 4096.
Nous avons également 3 modes
texte (en fait, ils correspondent aux
modes graphiques) : le 20X25, le
40X25, et le 80X25 en monochrome.
Le partage d'écran avec
résolutions différentes,
la gestion de 16 sprites* de 16
pixels de côté, de
même que les scrollings
verticaux ou horizontaux peuvent
être gérés en
hardware ! (ce que ne faisaient
même pas les Atari ST de
première
génération).
Il me
faut préciser que l'activation
des 32 couleurs parmi 4096 ne pouvait
être faite que par les
éditeurs de jeux ou logiciels
ayant l'autorisation d'Amstrad (et
surtout un code) pour pouvoir
l'exploiter. Le magasine Amstrad Cent
Pour Cent a cependant livré un
moyen pour le programmeur du dimanche
de contourner le problème.
Périphériques
:
Lecteur de disquettes 3 pouces : ces disquettes avaient
une capacité mirobolante de 178Ko par face,
et il fallait les retourner pour accéder à
l'autre face. Le lecteur était assez rapide,
relativement à la taille de la disquette.
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Lecteur de cartouche
compatible GX 4000 : la GX est une
console de jeux vidéo
basée sur la mème
architecture que les CPC Plus. Les
capacités offertes par ces
cartouches allaient de 128Ko à
512Ko, l'accès aux
données était
évidemment instantané.
Les pads Amstrad étaient de
très bonne qualité. Une
croix rendait la manette maniable, et
les deux boutons répondaient au
moindre sursaut du joueur. On trouvait
également le phaser, à
acheter en plus, un pistolet qui je
pense n'est pas très
répandu.
PERFORMANCES
/ LUDOTHEQUE
Le langage fourni avec l'ordinateur
est le Basic, mais pas n'importe quel Basic : le Locomotive
Basic, réputé pour ses performances,
contrairement au Basic de Microsoft (beurk) que l'on
trouvait à l'époque sur les ordinateurs
MSX.
Concernant la bibliothèque
de logiciels, pas de soucis non plus, puisque cette
version hérite d'une grande part de celle de
son grand frère (quelques problèmes
de compatibilité sont à déplorer)
: des milliers de logiciels, et surtout de jeux. Je
possède plus de 160 disquettes CPC aujourd'hui.
Dans les faits, quasiment tous les jeux CPC seront
développés pour tenir sur les 64Ko des
CPC 464, et seuls certains proposeront des améliorations
(chargements plus rapides, musiques, voix digitalisées
...) quand 128Ko sont détectés. Seuls
certains jeux actuels (homebrews) sont développés
pour exploiter exclusivement 128Ko.
Les spécificités du CPC Plus seront
quant à elles exploitées par quelques
jeux d'époque, et de plus en plus de jeux actuels
(homebrews) étonnants, ce qui prouve que ce
micro n'a pas eu la chance d'être exploité
à fond à sa sortie.
Une
petite vidéo d'un remake de Ghosts n Goblins
pour CPC Plus ?
Et
voici la version d'origine :
PROBLEMES
DE COLLECTIONNEUR
Franchement aucun
problème dû à
l'âge de la machine... Pour le
moment !
*Sprite : forme
graphique prédéfinie que
l'on peut placer et déplacer en
coordonnées graphiques sans se
soucier des graphismes
déjà présents
à l'écran.
Sources :
- Computingmuseum.com
- Amstrad Cent Pour Cent (j'aurai
bien aimé mettre l'url, mais
vu que le magasine a disparu depuis
des lustres !)
- Ma mémoire
DOWNLOADEZ
LA F.A.Q. (Foire Aux Questions) DES AMSTRAD CPC !
1. AMSTRAD
CPC FAQ (ANGLAIS)
Tout sur le CPC, format HTML zippé : 26 Ko 2. AMSTRAD
CPC FAQ (FRANCAIS),
version la plus à jour maintenue sur Genesis
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